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Lou comme Lou

3 septembre 2012

C'est un gars, un mec, un type, un mâle, un

 

C'est un gars, un mec, un type, un mâle, un bonhomme.

C'est un homme.

Mon jour de fête, ma cérémonie, mes nouveaux ans, c'est lui.

C'est un rubis, une bonne nouvelle, le décapsuleur de mon âme.

Alors évidemment, mon âme lui sourit à tout va.

On se défroque devant la soudaine simplicité de la vie.

On étend nos libertés pour les voir s'embrasser et nous voilà dans une humeur commune des plus douces.

C'est mon homme, mon creux, mon sommet.

Il me chuchote des invitations, il me tend la naissance de l'avenir, en posant ses mains sur mes hanches.

Le dessin de ma bouche lui exprime ma réponse avant de s'imprimer sur sa peau d'ange.


 

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4 mars 2012

Sils Maria

 

Là-haut, dans la chambre, elle n'avait pas osé lui chanter cette mélodie, quelques do parmi les sol et quelques sol parmi les do, de mineur en majeur crescendo. A l'instant où il lui tournait le dos, la soliste avait fredonné dans sa tête la berceuse soliloque en posant un baiser sur sa tempe chaude et déjà sollicitée par les rêves. Elle avait envie de lui dire encore une fois qu'elle aime son nom et son prénom, parce qu'ils sont rares et majestueux et dessinent l'image de sa personnalité.

 

Durant la marche, le souffle de l'homme s'offrait au vent frais. Elle, elle ne savait plus lequel sifflait dans ses oreilles, lequel la transportait le plus, car elle avait l'impression de s'envoler. Elle trouvait qu'il y avait du lyrisme dans l'air et quelque chose d'entendu entre eux. Ils aimaient écouter les mots du silence. Ils se les échangeaient sans les prononcer, continuant cette marche apaisante. Nietzsche n'était pas loin, est-ce en ces lieux qu'il avait écrit "je cherchais mon plus lourd fardeau, c'est moi que j'ai trouvé". L'homme et la femme se fichaient d'un tel propos, heureux de la quiétude et de la douceur qui les enveloppaient. Il y a un temps à tout, il était temps pour eux de savourer, oubliant les fardeaux d'avant et d'après.

 

Le lendemain, elle est allée au bout de l'île, sans lui, pour lui. Il l'attendait, installé sur un banc, reprenant son souffle, le regard plongé dans le lac. A quoi pensait-il pendant qu'elle pensait à lui et à ce qu'ils partageaient au creux de ces montagnes, cet endroit qu'elle avait rêvé depuis bien longtemps.

 

Jamais elle n'oubliera ces quelques jours passés auprès de lui, dans cet univers de Beauté. Elle a raison de croire qu'ils ont touché l'essentiel et le pur.

 

Cette Beauté aura-t-elle raison de cette sale bête qui s'est manifestée à leur retour. Elle pèse, elle trépigne, la garce, avec ses armes sournoises et sa chair infâme.

Dieu que ce fardeau est odieux ! Et si lourd pour l'homme solide qu'il est.

La femme continuera de fredonner, et sera présente s'il veut bien. La tristesse la fait chanceler, mais elle veut sourire à son ami et garder ce lien indéfinissable qui les unit.

 


 

4 mars 2012

Le saut

 

Soliloque, à force, va-t-elle enfin s'en moquer. Eviter la loque qui habillera l'amoureuse bavarde et quitter l'amoureux silencieux, le plus grand des voleurs et le distributeur d'équivoques.

Oui, elle sautera finalement par dessus la barrière en laissant la clé sur la porte.

Plus belle que jamais, bien que très fatiguée, elle laissera l'homme sur sa fin.

Il la cherchera alors qu'elle sera déjà bien éloignée.

Rien sur le lit, pas d'objet lascif en attente, même pas l'ombre d'une cuisse jarretellée, ni d'un sein offert. Impatient d'embrasser son sourire, il croira à une farce ou un jeu de cache-cache avant de plaquer sa main sur sa bouche pour taire la grandeur de sa promesse. Car cette fois, il était venu lui dire qu'il allait l'aimer.


 

20 février 2012

Songera-t-il à faire bander sa vie vers elle.

 

Songera-t-il à faire bander sa vie vers elle.

Qu'il puisse, face à son seul regard, au moindre de ses sourires, honorer l'accord précieux qui les élève.

Elle attend qu'il pose ses mains sur le désir existant, qu'il étreigne pour épanouir, qu'il épouse le présent autant que l'avenir. Il sent que ça va venir.

Ne plus jamais finir de faire gicler leurs plaisirs.

Oui, il faudrait qu'il crache l'évidence.

Elle s'entête dans l'ivresse de joie quand il ébranle leur amour. Tant qu'il ébranle, il est là.

Et son coeur à elle est béant, occupé à libérer ses plus audacieuses perles, encourageant l'homme à se fourrer dans ce doux sentiment.

Elle prie pour qu'il vienne encore et qu'il ne fasse plus que ça.


 

12 février 2012

Les courants Il est la montre, elle est son

 


 

Les courants

Il est la montre, elle est son remontoir.

Elle est l'ancre, il est le courant.

Il est le signet du roman qu'elle écrit.

Elle est le métronome d'une musique démesurée, il chante à tue-coeur.

Pourtant, ils s'aiment.

Elle est l'appétit, il sort de table.

Il est sa fin de moi, elle est son arrondi.

Elle est la décision, il est le dé à mille facettes.

Il est le tour de magie, elle lui en dévoile le secret.

Ils s'aiment.

Elle est la voix du muet, il est le volume.

Il est la chute, elle est la douleur.

Pourtant, ils s'aiment.


 

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4 novembre 2011

Jour de lessive

Pendant l'essorage, le lave-linge s'était déplacé dans la salle de bains.

- Eh, où voulais-tu aller mon cher ? !

L'effronté pensait s'échapper de là, quelle audace !

- Espérais-tu t'en sortir comme ça, en sautillant jusqu'à la porte, sans que je ne remarque rien ? ! Tu sais, tu n'es pas le seul à vouloir partir, on commence à s'ennuyer ferme par ici. Moi aussi, je prendrais bien la poudre d'escampette. On est un peu lessivés tous les deux. Tu laves, je larve. Tu rinces, je rince le sel de mes yeux. Tu essores, j'essore mes illusions. Mais au contraire de toi, je n'ai plus aucun programme.

Je le repousse à sa place, dans son coin de la salle de bains. Je m'en vais chercher ma place dans un coin de mon existence, un endroit qui sentirait bon, un endroit défroissé.

12 octobre 2011

Quand des je t'aime se perdent.

 


 

Quand des je t'aime se perdent.

 


31 juillet 2011

Plainte pour Diotime qu'allons-nous faire demain,

 

Plainte pour Diotime

 

qu'allons-nous faire demain,

dans ce cas d'amour désespéré ?

écouter de la musique romantique

ou grimper aux murs ?

 

nous affaler sur une chaise

ou rester immobiles devant

un verre de vin ou un précipice ?

qu'allons-nous faire demain

 

qui ne soit pas un règlement de comptes ?

qu'allons-nous faire demain

de tout ce que l'on a rêvé ou qui est mort ?

tu seras peut-être renversée à un carrefour,

 

je serai peut-être fusillé sur la pelouse,

ton corps sera peut-être à moi,

mais qu'allons-nous faire demain

entre arbres et solitude ?

 

"Une lettre en hiver" Vasco Graça Moura

 


31 juillet 2011

Dans la dentelle

 

Comme une tisseuse, elle file le grand amour. A s'en écorcher les doigts. Lui, que fait-il ? Il tisse sa toile, besogneux. Elle enchaîne avec une maille à l'endroit, puis une à l'envers, l'ouvrage de sa vie au creux des mains, elle brode, elle brode. Elle pique l'étoffe de points de croix, un jour oui, un jour non, un jour lui, un autre non. Lui, que fait-il ? Il croise les bras au lieu de croiser son regard, il ne voit pas qu'elle lui tricote des mots heureux à en perdre haleine. La travailleuse enjouée coud les liens, sans revers, d'un fil solide et de points serrés. Lui, que fait-il ? Il achève sa toile pour y projeter d'autres victimes. Et elle, que fait-elle ? Elle s'en va encadrer les jolis desseins de l'oeuvre inachevée.


16 juillet 2011

Sils Maria

 

Là-haut, dans la chambre, elle n'avait pas osé lui chanter cette mélodie, quelques do parmi les sol et quelques sol parmi les do, de mineur en majeur crescendo. A l'instant où il lui tournait le dos, la soliste avait fredonné dans sa tête la berceuse soliloque en posant un baiser sur sa tempe chaude et déjà sollicitée par les rêves. Elle avait envie de lui dire encore une fois tant elle aime son nom et son prénom, parce qu'ils sont rares et majestueux. Rare aussi sa bonté.

 

Durant la marche, le souffle de l'homme s'offrait au vent frais. Elle, elle ne savait plus lequel sifflait dans ses oreilles, lequel la transportait le plus, car elle avait l'impression de s'envoler. Elle trouvait qu'il y avait du lyrisme dans l'air et quelque chose d'entendu entre eux. Ils aimaient écouter les mots du silence. Ils se les échangeaient sans les prononcer, continuant cette marche apaisante. Nietzsche n'était pas loin, est-ce en ces lieux qu'il avait écrit "je cherchais mon plus lourd fardeau, c'est moi que j'ai trouvé". L'homme et la femme se fichaient d'un tel propos, heureux de la quiétude et de la douceur qui les enveloppaient. Il y a un temps à tout, il était temps pour eux de savourer, oubliant les fardeaux d'avant et d'après.

 

Le lendemain, elle est allée au bout de l'île, sans lui, pour lui. Il l'attendait, installé sur un banc, le regard plongé dans le lac. A quoi pensait-il pendant qu'elle pensait à lui et à ce qu'ils partageaient au creux de ces montagnes, cet endroit qu'elle avait rêvé.

 

Jamais elle n'oubliera ces quelques jours passés auprès de lui, dans cet univers de Beauté.

 

La Beauté aura-t-elle raison de cette sale bête qui s'est manifestée à leur retour. Elle pèse, elle trépigne, la garce, avec ses armes sournoises et sa chair infâme. Dieu que ce fardeau est odieux ! Et si lourd pour l'homme solide qu'il est.

La femme continuera de fredonner, et sera présente s'il veut bien. La tristesse la fait chanceler, mais elle veut sourire à son ami et garder ce lien indéfinissable qui les unit.

 


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